L’AOCRP soutient l’équité, la diversité et l’inclusion, et invite tous les membres de la profession de psychologue au Canada à s’élever, à s’exprimer et à travailler en collaboration pour éradiquer toutes les formes de racisme et de discrimination. Nous militons pour que tous les organismes de réglementation de la psychologie s’engagent à identifier les pratiques réglementaires favorisant l’équité, la diversité et l’inclusion. Nous encourageons tous les membres de la profession de psychologue au Canada à examiner leurs propres croyances/actions personnelles et professionnelles, et à œuvrer pour l’équité et la justice pour tous. Plus particulièrement, en tant que prestataires de services de santé, les psychologues doivent être pleinement conscients de la contribution précieuse qu’ils peuvent apporter à la promotion de l’humilité culturelle et de l’équité en matière de santé en tant que moyens d’assurer une prestation sécuritaire, éthique et compétente de services au public.
L’iniquité en matière de santé est répandue et persistante au Canada; elle est causée par les inégalités sociales, politiques et économiques et par les préjugés découlant du racisme et d’autres formes de discrimination. L’équité en matière de santé ne peut être atteinte que par un effort réel et continu de sensibilisation 1) au rôle des facteurs personnels chez le professionnel de la santé (p. ex. leur situation privilégiée qui conduit à des préjugés inconscients) et 2) au rôle de facteurs systémiques plus larges au sein de la société (p. ex. les facteurs qui conduisent à un accès inéquitable aux services de soins de santé pour certains groupes). Un point de départ pour la promotion de l’équité en matière de santé est l’humilité culturelle (le processus continu d’autorévélation et d’autocritique combiné à la volonté d’apprendre des autres) et l’application de cette prise de conscience dans la pratique par la création de la sécurisation culturelle (la situation dans laquelle une personne se sent acceptée sur les plans psychologique, physique, mental, socio-économique, sexuel et spirituel). Pour réaliser ces changements, il faut s’engager à apprendre tout au long de sa vie, à pratiquer l’autoréflexion et à maintenir son niveau de compétence.
Le principe fondamental ou primordial sur lequel repose le Code canadien d’éthique pour les psychologues, quatrième édition (2017), de la Société canadienne de psychologie (SCP) est le respect de la dignité des personnes et des peuples. « Ce principe, qui met l’accent sur la valeur intrinsèque, la non‑discrimination, les droits moraux et la justice distributive, sociale et naturelle[1] », est celui qui revêt la plus grande importance dans le modèle de prise de décisions éthiques de la SCP. « Ce faisant, les psychologues reconnaissent que tous les êtres humains ont un droit moral qui leur confère le droit à ce que leur valeur innée en tant qu’êtres humains soit appréciée et que cette valeur innée n’est pas dépendante de leur culture, nationalité, origine ethnique, couleur, race, religion, sexe, statut matrimonial ou orientation sexuelle, ni de leurs capacités physiques ou mentales, de leur âge, de leur situation socio-économique ou de toute autre préférence ou caractéristique personnelle, condition ou situation. À ce titre, les psychologues n’exercent aucune discrimination injuste fondée sur des facteurs comme ceux-ci et font la promotion de la non‑discrimination dans l’ensemble de leurs activités[2]. »
L’application des principes d’équité en matière de santé et d’humilité culturelle est également favorisée par une information sur les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation[3], qui reconnaît les injustices actuelles et historiques subies par les peuples autochtones ainsi que la nécessité pour les psychologues travaillant dans ces communautés de s’engager dans une pratique culturellement sensible, sécuritaire et compétente. Cette dernière reconnaît qu’il faut agir de façon constructive pour remédier aux injustices historiques et que tous les Canadiens, y compris les psychologues, ont la responsabilité de reconnaître les préjudices passés, d’entretenir des relations respectueuses et de s’engager dans des pratiques favorisant la réconciliation à long terme.
Ces mêmes normes interdisent tout traitement ou service visant à changer ou modifier l’orientation, l’identité ou l’expression sexuelle d’un individu. L’objectif général est de veiller à ce que les personnes, les peuples et les communautés qui possèdent une identité commune soient à la fois respectés et protégés. On sait que les effets du racisme et d’autres formes de discrimination ont de multiples répercussions néfastes sur la santé mentale.
L’AOCRP préconise un cadre éthique et professionnel qui souligne l’importance du respect de tous les individus, peuples et communautés. Ce cadre interdit plus particulièrement la discrimination fondée sur la race, la couleur, l’origine ethnique, la religion, le sexe ou l’orientation sexuelle. L’AOCRP encourage les psychologues canadiens à réfléchir à leurs propres valeurs et croyances, tant conscientes qu’inconscientes, afin de s’assurer que la dignité d’autrui est la priorité absolue dans toutes les activités personnelles et professionnelles. L’AOCRP encourage également les psychologues à identifier et à combattre les inégalités systémiques dans la mesure du possible et à être des leaders dans la communauté pour promouvoir le changement social et la sécurisation culturelle. À ce titre, l’AOCRP invite tous les professionnels réglementés à fournir des efforts individuels et collectifs pour lutter contre la discrimination sous toutes ses formes.
[1] Code canadien d’éthique pour les psychologues, quatrième édition, p. 4.
[2] Code canadien d’éthique pour les psychologues, quatrième édition, p. 11.
[3] nctr.ca